Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english « Avec les électeurs de droite, je partage l’essentiel. » Dans le magazine Valeurs actuelles du 11 février, Jordan Bardella déroule les poncifs de la droite sur les impôts, le poids de l’Etat, « l’assistanat » et le « péril mortel » de la gauche. La poursuite d’une entreprise de drague soutenue des derniers fidèles du parti gaulliste et des déçus d’Emmanuel Macron, accélérée depuis son élection à la présidence du Rassemblement national (RN), en 2022. Son obsession : reconstituer l’électorat qui avait porté Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, la France des ouvriers et employés, des retraités et de l’élite économique. Les élections européennes, puis le premier tour des législatives en 2024 ont montré la fidélité des actifs au parti d’extrême droite, le ralliement des seniors, et l’ébauche d’une neutralité du monde économique à leur égard. Le second tour des législatives a, dans le sens inverse, montré les réticences d’une partie du peuple de droite à confier les clés du pays à un parti ostracisé de la vie politique française depuis cinquante ans. Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Le RN à la conquête du vote des seniors, son « plafond en béton armé » Lire plus tard Reste que la progression, depuis 2022, des discours xénophobes dans les médias et partis de droite s’est concrétisée par un essor spectaculaire du vote RN sur des terres qui lui étaient jusqu’alors interdites. L’ascension politique de Marine Le Pen a reposé sur le renforcement des zones déjà défrichées par son père, dans le Nord, le Pas-de-Calais, l’ancienne région Champagne-Ardennes et l’arc méditerranéen. Elle y a ajouté, en 2022, des scores conséquents dans le Sud-Ouest agricole, historiquement de centre gauche. En 2024, le RN a pris le leadership sur des terres traditionnelles de la droite : zones frontalières à l’Est ; départements ruraux de l’Orne, de la Saône-et-Loire, du Cantal ou de la Haute-Loire ; terres catholiques de Sarthe et de Vendée. C’est là que François Fillon, incarnation d’une droite libérale conservatrice, obtenait ses meilleurs résultats en 2017. Devant une carte des scores comparés de Jordan Bardella aux élections européennes de 2019 et de 2024, Jérôme Fourquet, directeur de l’institut de sondages IFOP, entoure au stylo les zones de plus forte progression, toutes marquées par l’activité agricole, qu’il s’agisse d’élevage, comme dans le Haut-Doubs ou la Haute-Loire, ou de grandes cultures, comme la Beauce ou la Seine-et-Marne. « La composante agricole et rurale se fait aspirer, sous l’effet du discours de Jordan Bardella sur la bagnole et les normes. Il ne reste à la droite que les retraités, un peu de cadres et des professions indépendantes. » Il vous reste 70.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.