Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english Lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à Paris, le 1ᵉʳ avril 2025. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP Le Parlement a définitivement adopté, lundi 7 avril, une proposition de loi étendant aux communes de moins de 1 000 habitants le scrutin de liste paritaire aux élections municipales, et ce, dès le prochain scrutin municipal, en mars 2026. Après de multiples suspensions de séance, le texte a finalement été adopté par les députés dans les mêmes termes que celui approuvé par le Sénat le mois dernier. La date d’entrée en vigueur a fait l’objet d’une rude bataille à l’Assemblée : elle a d’abord été reportée à 2032 par des amendements identiques de la droite et des communistes, avant que le gouvernement ne demande une deuxième délibération pour revenir au texte initial. Les communes de moins de 1 000 habitants représentent 70 % des communes françaises, et 13 % de la population y vit. Mais les femmes ne représentent que 37,6 % de leurs conseillers municipaux, contre 48,5 % dans les communes de plus de 1 000 habitants, a pointé la députée Delphine Lingemann (Les Démocrates, Puy-de-Dôme), rapporteuse du texte. « La parité ne doit pas s’arrêter aux portes des grandes villes », a-t-elle déclaré, alors que se trouvait au perchoir la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui soutenait résolument le texte. L’Association des maires de France, celle des maires ruraux et l’association Intercommunalités de France soutenaient également le texte. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La réforme du mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille passe une première étape à l’Assemblée nationale Lire plus tard Fin du panachage Les conseillers municipaux des communes de moins de 1 000 habitants étaient jusqu’ici élus au scrutin majoritaire plurinominal à deux tours, avec un système de panachage qui permet aux citoyens de rayer certains noms. Une pratique parfois surnommée « tir aux pigeons », dénoncée par certains élus parce qu’elle favoriserait une démarche punitive envers des sortants. « La démocratie locale est une chose trop sérieuse pour être livrée à l’humeur du dimanche des élections », a déclaré lundi la ministre déléguée chargée de la ruralité, Françoise Gatel. Ces changements doivent « permettre la constitution d’équipes municipales cohérentes et moins fragiles », selon elle. Mais pour les élus du Rassemblement national (RN) et des Républicains (LR), composer des listes paritaires dans ces petites communes est jugé très compliqué. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Le statut des élus locaux doit être rendu plus attractif » Lire plus tard « Tous les maires que nous avons interrogés nous ont mis en garde contre la faisabilité [de la réforme] pour 2026 », a toutefois argumenté Agnès Firmin-Le Bodo (Horizons, Seine-Maritime), signataire de l’un des amendements de report, un temps adopté. Mais les communistes, qui avaient d’abord critiqué un changement des règles à moins d’un an des prochaines municipales, ont finalement modifié leur vote lors de la seconde délibération du gouvernement. L’idée était de « défendre la stabilité du mode de scrutin quelques mois avant l’échéance, mais certainement pas » d’« enterrer cette avancée de progrès », a expliqué le député Julien Brugerolles (Puy-de-Dôme). Opposition de la droite et de l’extrême droite Les députés LR et RN se sont insurgés dans l’Hémicycle. « En Macronie, tu perds, tu bidouilles », a fustigé le vice-président de l’Assemblée nationale Sébastien Chenu (RN). « Ça laissera des traces », a ajouté le député Pierre Cordier (apparenté Droite républicaine, Ardennes), accusant le gouvernement d’avoir davantage cherché le soutien de la gauche que des membres de la coalition gouvernementale : « Il y avait un bloc central. Ce soir, il y a un avant, il y a un après. » Newsletter « Politique » Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique S’inscrire La gauche a fustigé des « discours ringards et réactionnaires », estimant que la droite et l’extrême droite reprenaient « l’argumentaire qui était utilisé par ceux qui refusaient la parité au début des années 2000 », selon les mots du député Benjamin Lucas (Ecologiste et social, Yvelines). La proposition de loi avait été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale il y a plus de trois ans. Au Sénat, elle avait déjà suscité beaucoup de débats, avec des divisions importantes au sein même de chacun des deux groupes de l’alliance majoritaire, Les Républicains et l’Union centriste. Le texte finalement voté intègre des aménagements censés tenir compte des spécificités des petites communes. Ainsi, par exemple, dans les communes de moins de 1 000 habitants, les listes seront « réputées complètes » même si elles comptent deux candidats de moins que le total légal. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Municipales 2026 : des élections locales aux enjeux nationaux pour les différentes forces politiques Lire plus tard Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu