Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english Le premier ministre, François Bayrou, regarde la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, en montant à la tribune pour sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, à Paris, le 14 janvier 2025. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, n’aurait « jamais tenu les propos » du premier ministre, François Bayrou, qui a évoqué lundi 27 janvier au soir que la France « approch[ait] » d’« un sentiment de submersion » migratoire en France, a-t-elle assuré mardi 28 janvier sur BFM-TV et RMC. « Ces propos me gênent. On parle d’hommes et de femmes, on parle de notre pays, la France, qui, de par son histoire, de par sa géographie, de par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition-là », a-t-elle poursuivi. Au cours de son entretien lundi soir sur LCI, le premier ministre avait estimé « que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion ». « Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet », a-t-il ajouté, en estimant que la France se « approch[ait] » de ce seuil. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés François Bayrou donne des gages à la droite pour espérer durer à Matignon au-delà du vote du budget Lire plus tard Des associations dénoncent un débat « saturé de stigmatisations » Si elle appelle aussi à « réguler l’immigration » et à être « très ferme sur [les] valeurs [françaises], sur les conditions et [les] exigences d’intégration », Mme Braun-Pivet se refuse d’utiliser les mots prononcés par M. Bayrou. « Je ne les utiliserai jamais parce que je crois que c’est contraire à ce que nous sommes profondément », a ajouté Mme Braun-Pivet, qui se veut garante des promesses originelles d’Emmanuel Macron. « Il faut regarder le sujet migratoire en face. Mais moi ce que je souhaiterais, c’est que l’on arrête de le regarder uniquement par le prisme du ministère de l’intérieur (…) c’est un sujet beaucoup plus large que cela », a-t-elle dit. Les associations engagées pour la défense des droits des migrants ont dénoncé un débat public « saturé de stigmatisations », un an après la promulgation de la loi Darmanin, en réaction à la nouvelle circulaire Retailleau et aux propos de François Bayrou. « Depuis un an, les choses n’ont pas cessé de se dégrader », a déploré la secrétaire générale de la Cimade, Fanélie Carrey-Conte. « Le tout dans (…) un climat particulièrement nauséabond », a complété la militante. « Ne nous laissons pas enfermer dans un triptyque : “stigmatiser, enfermer, précariser” », a-t-elle poursuivi. « On a mis [dans la] tête du peuple que nous sommes le danger. Tous ceux [les sans-papiers] qui ont fait du bien dans le pays sont invisibilisés », s’est ému Gollé Sylla, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Dans l’expression des “désaccords” de Yaël Braun-Pivet avec le chef du gouvernement, il y a en creux l’ébauche d’un droit d’inventaire du macronisme » Lire plus tard Pour Yaël Braun-Pivet, scinder en deux le texte sur la fin de vie est une « erreur » Autre opposition entre la tenante du perchoir de l’Assemblée nationale et le locataire de Matignon : le projet de loi sur la fin de vie. M. Bayrou souhaite deux textes distincts − l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide active à mourir −, ce que Mme Braun-Pivet qualifie d’« erreur », appelant à ne pas « tergiverser » sur cette question. Newsletter « Politique » Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique S’inscrire « Il ne faut pas distinguer » deux textes « parce que c’est bien souvent les mêmes personnes », a-t-elle expliqué, « on ne peut pas savoir lorsqu’on sera peut-être confronté à cette situation très douloureuse ce que l’on souhaitera à ce moment-là ». « C’est un débat qu’il faut appréhender dans sa globalité », a-t-elle insisté. Signataire lundi d’une tribune de plus de 200 socialistes et macronistes, publiée dans Le Parisien, exhortant le premier ministre à ne pas scinder le texte, Mme Braun-Pivet a rappelé que « les Français se disent à longueur d’études extrêmement favorables à ce que l’on ouvre ce nouveau droit ». Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Fin de vie : en souhaitant scinder le projet de loi, François Bayrou temporise et s’attire des critiques Lire plus tard Mais, lundi soir, M. Bayrou, qui est réticent à l’aide active à mourir, a répété qu’il souhaitait « deux textes » distincts. « Les soins palliatifs, pour moi ce n’est pas un droit, c’est un devoir », a déclaré sur LCI le premier ministre, qualifiant l’aide à mourir de « débat de conscience ». « Les personnes qui sont en fin de vie doivent pouvoir se voir proposer un accompagnement global [qui] comprendra évidemment la possibilité de faire des soins palliatifs, la possibilité d’avoir recours à une aide active à mourir », lui a répondu Mme Braun-Pivet. Scinder ce cadre revient à « diviser les gens et surtout les parcours », a-t-elle estimé, prônant « de la souplesse ». Le projet de loi fin de vie était en cours d’examen à l’Assemblée nationale en juin 2024 et a été interrompu net par la dissolution. Le gouvernement n’entend pas le réinscrire au calendrier parlementaire avant l’adoption des budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu

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