Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english Préparation du premier tour des élections législatives dans la mairie d’Ajaccio, le 25 juin 2024. PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP « E fora a Francia » (« Dehors la France »), « Statu francese assassinu » (« Etat français assassin »). Le sigle a changé, pas les slogans. Le nouveau parti indépendantiste corse, Nazione, fondé le 28 janvier, a participé à ses premières rencontres internationales de Corte (Haute-Corse) dont la 42e édition se tenait samedi 3 et dimanche 4 août dans la ville universitaire et bastion du nationalisme insulaire. Nazione n’est pas le simple successeur de Corsica libera, mais un regroupement plus large, destiné à refonder et élargir le courant indépendantiste. La naissance de Nazione répond à un appel lancé il y a un an par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), revenu sur le devant de la scène en organisant une « nuit bleue » dans la nuit du 8 au 9 octobre 2023, la plus importante depuis plus d’une décennie : quelque vingt-cinq attentats ou tentatives ont visé en majorité des résidences secondaires vides ou en construction. Il y avait, à l’origine de Nazione, la volonté de ne pas laisser retomber les fruits politiques du violent mouvement de protestation de rue qui avait été provoqué par la mort en détention d’Yvan Colonna, le tueur du préfet Erignac, assassiné par un islamiste radical à la maison d’arrêt d’Arles (Bouches-du-Rhône) en mars 2022. D’autant que, pour mettre fin aux manifestations en pleine campagne présidentielle, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait alors accepté d’ouvrir des discussions sur l’autonomie de la Corse, un objectif affiché du centriste Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, le pouvoir régional, et dont le parti, Femu a Corsica, contrôle la majorité absolue de l’Assemblée territoriale. Ce dernier a réussi à rallier à sa cause Core in Fronte, la formation pourtant indépendantiste de Paul-Félix Benedetti. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Gilles Simeoni, président de l’exécutif corse : « L’arrivée au pouvoir du RN et de ses alliés serait une catastrophe pour la Corse » Ajouter à vos sélections Face à cette coalition, Nazione se présente comme un front du refus à l’autonomie « au rabais » proposée par Paris et formalisée dans l’accord de Beauvau du 12 mars. Le nouveau parti indépendantiste regroupe les anciens de Corsica libera, dont l’avocat Jean-Guy Talamoni, mais aussi Patriotti, l’association des prisonniers politiques de Ghjuvan Filippu Antolini ainsi que des syndicalistes et des mouvements de jeunesse nationalistes. Nazione, qui n’a ni secrétaire général ni exécutif, est représenté par trois porte-parole et affiche son soutien au FLNC, dernier mouvement séparatiste à pratiquer la lutte armée en Europe. Si l’ordre du jour officiel des 42e Journées internationales de Corte, qui se tiennent sur le parking du Musée de Corse, dans l’enceinte de la citadelle qui domine la ville, était la « solidarité internationale » – avec des délégations venues de Nouvelle-Calédonie, de Guyane, des Antilles, de Catalogne, de Kabylie, de Bretagne, de Sardaigne ou du Pays basque –, deux préoccupations ont surtout occupé les esprits : les événements de Nouvelle-Calédonie, dans lesquels Nazione veut voir un miroir de l’avenir de la Corse, et l’explosion du score du Rassemblement national (RN) en Corse, que ce soit aux européennes ou aux législatives, auxquelles le nouveau parti indépendantiste avait choisi de ne pas participer. Le point commun de ces deux faits en apparence éloignés ? La composition du corps électoral qui est en train d’émerger comme un véritable sujet de débat dans la sphère nationaliste corse, chez les indépendantistes comme pour les autonomistes. Il vous reste 52.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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