Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english Le 16 juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, a accepté la démission du gouvernement présentée par le premier ministre, Gabriel Attal. Cet épisode a mis fin à une période de neuf jours durant lesquels son maintien en fonctions, justifié par le souhait du président de « laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis », a suscité de vives critiques. A gauche, Manon Aubry (La France insoumise) a dénoncé un « coup de force démocratique ». Du côté des constitutionnalistes, ce souhait n’a pas non plus fait l’unanimité. Selon Jean-Philippe Derosier, professeur à l’université de Lille, « au nom des missions que “la Constitution” lui confie (…), le président de la République devait accepter cette démission ». Quant à Pierre Avril, professeur émérite de l’université Panthéon-Assas, il avouait se « frotte[r] les yeux : où est passée notre Constitution ? » Sans doute les réactions sont-elles encore plus vives depuis qu’Emmanuel Macron a affirmé, lors de son intervention du 23 juillet, qu’il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO, « à la mi-août ». Pourtant, si l’on part du postulat que le rôle d’un constitutionnaliste est de rechercher les différentes signifi­cations possibles de la Constitution qu’il étudie afin d’apprécier si les interprétations données par les gouvernants sont conformes ou contraires à celle-ci, alors il semble difficile de donner juridiquement tort à Emmanuel Macron. La Constitution de 1958 lui laisse, en effet, une marge de manœuvre considérable. Au lendemain du second tour des élections législatives, en s’appuyant sur les précédents politiques des cohabitations de 1986, 1993 et 1997, où les présidents de la République de l’époque avaient également perdu la majorité, Emmanuel Macron a été invité par la gauche à accepter la démission du gouvernement Attal et à nommer un premier ministre soutenu par le Nouveau Front populaire (NFP), la coalition politique arrivée en tête au soir des élections. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Laurent Le Gall, historien : « La dissolution de l’Assemblée nationale a incontestablement partie liée avec la production d’un ordre démocratique » Ajouter à vos sélections Problème : l’article 8 alinéa premier de la Constitution se borne à prévoir que « le président de la République nomme le premier ministre », sans plus de précision, c’est-à-dire, prosaïquement : quand il veut, qui il veut. Aya Nakamura, Edgar Morin, Zinédine Zidane Aussi, d’un strict point de vue juridique, rien ne se serait opposé à ce qu’Emmanuel Macron nomme tout de suite un hypothétique premier ministre désigné par le centre, la droite, voire l’extrême droite, ou à ce qu’il nomme plus tard un premier ministre désigné par aucun parti ou aucun groupe politique mais ayant sa préférence (Aya Nakamura, Edgar Morin, Zinédine Zidane…). Sans aucun doute, des choix aussi disruptifs auraient été jugés, à l’instar du maintien en poste du gouvernement Attal, totalement contraires aux précédents politiques de 1986, 1993 et 1997, et plus généralement à la tradition parlementaire. Il vous reste 36.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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