Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english Thierry Coste, lobbyiste prochasse, agriculteur de formation, conseiller de la Fédération nationale des chasseurs, en 2016. LAURENT MONLAü / SIGNATURES Sept ans. Thierry Coste s’est rarement montré fidèle aussi longtemps – sur le plan politique, s’entend. Emmanuel Macron, qui connaît l’animal pour l’avoir vu fureter autour de François Hollande – après avoir déjà approché François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy –, avait conclu un pacte avec le lobbyiste des chasseurs à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 : « Thierry, je te fais entièrement confiance, mais ne me trahis jamais. » Le futur chef de l’Etat, en quête de réseaux, adoubait alors cet agent d’influence à l’épais carnet d’adresses comme son porte-voix officieux dans le monde rural. Mais le démon de la tromperie a rattrapé l’intrigant, devenu célèbre depuis que Nicolas Hulot lui a mis sur le dos sa démission du ministère de la transition écologique, en 2018. Le 3 juillet, à quatre jours du second tour des élections législatives, Thierry Coste envoie à ses nombreux contacts – chasseurs, élus, entrepreneurs, journalistes – un communiqué élogieux pour le Rassemblement national (RN). « Mes échanges très directs depuis un an avec Jordan Bardella et ses plus proches conseillers me confortent dans l’idée que l’avenir de nos passions et le combat contre l’écologie punitive sont parfaitement intégrés par le président du Rassemblement national », écrit-il. Mieux, le jeune chef du RN serait le « nouveau chantre d’une ruralité dynamique et respectée ». L’homme d’affaires a toujours eu pour règle d’accompagner le futur vainqueur d’une élection : à 68 ans, il est trop vieux pour changer. Deux jours plus tard, au cas où le forfait serait passé inaperçu, le texte est publié, dans une version réduite, par Valeurs actuelles et Le Journal du dimanche, organes amis du RN. Curieux, un ancien ministre d’Emmanuel Macron interroge Thierry Coste par SMS : « Tu actes la fin du macronisme ? » « Ce n’est pas moi, c’est Macron », répond sèchement l’intéressé. On reconnaît le crépuscule d’un pouvoir à ceux qui lui tournent le dos. Le RN n’a finalement pas obtenu la majorité des sièges attendue, mais la carte de la France rurale, dans l’Est et le Nord en particulier, s’est parée du brun de ses cent quarante-trois députés (alliés inclus). Un record mais aussi un échec : celui du chef de l’Etat à retisser le lien avec cette partie du pays qui s’estime délaissée. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir misé sur deux amis influents pour tenter de changer son image. De faux airs d’Astérix et Obélix Thierry Coste et son compère Willy Schraen, 54 ans aujourd’hui, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) ont de faux airs d’Astérix et Obélix – l’un rusé et svelte, l’autre rentre-dedans et taillé comme un menhir. Le premier, ancien éleveur du Jura devenu lobbyiste en autodidacte, lui-même chasseur, propose son expertise à la FNC depuis trente ans, pour un forfait de 200 000 euros par an (hors taxe). Un tarif parmi les plus élevés du secteur. C’est dire le pouvoir qu’on lui prête. Les défenseurs du nucléaire, les armuriers ou les charcutiers inquiets de la suppression des nitrites s’arrachent aussi ses services. Il vous reste 81.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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