Summarize this content to 2000 words in 6 paragraphs in english La situation politique inextricable dans laquelle se trouve plongé le pays a pour arrière-plan le mauvais état de ses finances publiques. C’est parce qu’il craignait le vote d’une motion de censure contre le gouvernement Attal à l’automne, lors de l’examen du projet de budget pour 2025, qu’Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin. Et c’est parce qu’il n’a pas obtenu, à l’issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, de majorité qui puisse valider sa stratégie budgétaire que le chef de l’Etat tergiverse, prolonge autant qu’il le peut son premier ministre démissionnaire à la tête d’un gouvernement chargé des affaires courantes, au risque d’accroître le malaise démocratique et de faire monter à son paroxysme la tension politique. Au fil de rapports alarmants, la Cour des comptes a planté le décor : avec près de 3 200 milliards d’euros de dette publique, qui représentent plus de 110 % de sa richesse nationale, la France est le troisième pays le plus endetté de la zone euro. Elle peine, contrairement à ses voisins, à trouver le chemin du désendettement. Légitime colère Les 15 milliards d’euros d’annulations de crédits décrétés cette année par Bercy alors que le budget pour 2024 était à peine voté n’ont pas empêché l’agence de notation Standard & Poor’s de dégrader la note de la France, le 31 mai en pleine campagne des européennes. Le pays se trouve par ailleurs sous la menace à Bruxelles d’une procédure pour déficit excessif. Lire aussi | La Cour des comptes estime que les finances publiques françaises sont dans « une situation inquiétante » Ajouter à vos sélections Or, la campagne des élections législatives a été le théâtre de multiples promesses qui rendent l’atterrissage post-électoral particulièrement périlleux. Arrivé en tête du second tour des élections législatives, tardivement doté d’une candidate à Matignon, l’économiste Lucie Castets, le Nouveau Front populaire (NFP) revendique le pouvoir pour abroger la réforme des retraites, augmenter le point d’indice des fonctionnaires, revaloriser les minima sociaux et augmenter la fiscalité sur les plus riches. Lire aussi | Lucie Castets dévoile ses premières mesures si elle était nommée à Matignon Ajouter à vos sélections La droite, qui ne veut pas en entendre parler, menace de censurer tout gouvernement qui le proposerait. Constatant qu’aucun camp ne dispose en l’état d’une majorité suffisante, Emmanuel Macron gagne du temps dans l’espoir de voir émerger une hypothétique coalition de centre droit susceptible de préserver la politique de l’offre qu’il conduit depuis sept ans. Cette situation d’attente est malsaine, car rien n’est plus politique que la préparation d’un budget. Si elles n’ont pas encore été envoyées, l’équipe sortante s’est attelée à la préparation des lettres-plafonds qui fixent pour 2025 le montant des dépenses pour chaque mission de l’Etat. Mais en agissant ainsi, elle donne le sentiment de poursuivre la même politique, comme s’il ne s’était rien passé, et attise la légitime colère de ceux qui prétendent mener, à sa place, une autre politique. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le budget 2025, un exercice sous haute tension politique pour le futur gouvernement Ajouter à vos sélections Sous prétexte de profiter de la trêve olympique pour que les esprits se calment, Emmanuel Macron joue un jeu dangereux. Affaibli par la dissolution qui s’est révélée un pari hasardeux, le chef de l’Etat se comporte pourtant comme s’il était encore faiseur de rois. Au lieu de se détendre, la scène politique se crispe un peu plus chaque jour, les rancœurs s’affirment. C’est problématique car si la crise politique devait dégénérer en crise budgétaire et financière pour cause de majorité introuvable, les Français seraient les premiers perdants. Encore faudrait-il avoir le courage de le leur dire. Le Monde Réutiliser ce contenu

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