Christian Tein, leader kanak, a été désigné président de l’alliance indépendantiste du FLNKS lors d’un congrès auquel deux composantes du Front ont refusé de participer. Il est actuellement détenu en métropole après les violences déclenchées par la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Il est soupçonné d’avoir orchestré les troubles ayant fait onze morts et est à l’isolement à la prison de Mulhouse-Lutterbach depuis le 23 juin. Cette nomination acte la reconnaissance de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) en tant qu’outil de mobilisation du Front, au-delà de l’Union calédonienne.

La désignation de Tein s’est faite en l’absence des deux autres composantes du FLNKS, le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste mélanésienne (UPM), en raison de divisions internes et de dissensions quant au rôle de la CCAT. La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une profonde crise économique, politique et sociale depuis les violences consécutives à la réforme de l’élargissement du corps électoral calédonien, accusée par les indépendantistes de réduire le poids politique des autochtones kanak. Les émeutes ont fait onze morts et les autorités accusent la CCAT d’avoir fomenté les troubles, ce que le mouvement nie.

La reconnaissance de la CCAT par le FLNKS vise à mieux coordonner les actions de ses différents relais, alors que le mouvement agissait de manière autonome jusqu’à présent. Malgré cela, le Front a exprimé sa volonté de renouer le dialogue uniquement avec l’État, excluant le camp non indépendantiste. Tein se considère comme un “prisonnier politique” et est mis en examen pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. La crise en Nouvelle-Calédonie persiste, avec des barrages paralysant partiellement l’archipel.

La CCAT est un outil de mobilisation du Front au-delà de l’Union calédonienne, principal parti indépendantiste composant le FLNKS. Les tensions au sein du Front sont exacerbées par des dissensions quant au rôle de la CCAT et aux actions à mener face à la crise en Nouvelle-Calédonie. Malgré les divisions internes, le Front souhaite lever certains blocages pour permettre à la population d’avoir accès aux services essentiels, tout en affirmant ne pas abandonner sa lutte pour l’indépendance. La reconnaissance de la CCAT par le FLNKS vise à unifier les actions du mouvement pour une meilleure coordination des actions sur le terrain.

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